03/11/2013

Blues pour Brautigan

Ton téléphone sonne encore
au beau milieu de la nuit
près du juke-box déglingué
de North Beach.
Ici on entend toujours le canon
et les bruits de la guerre.
Baudelaire a fermé son kiosque à hamburgers
sur le Haight.
Il n’aime plus aller danser au Fillmore
il ressemble à un homme égaré
il parle par énigmes
et ses mots se perdent dans le vent.
Des passants ordinaires marchent
près de lui sans le voir
envapé dans un repli du temps.
Que veux-tu que je te dise ?
Moi aussi j’ai un cafard noir
je suis miné par la solitude
le dédain et les emmerdes
je n’y peux rien
et une dernière fois je cherche la clé
qui ouvrira la tombe
au fond de laquelle tu as appris
tous les secrets
que savent les corbeaux
il le faut.
 
 
 
Blues for Brautigan
Your telephone is still ringing
in the middle of the night
near the smashed-up jukebox
from North Beach.
Here wa can still hear the gun
and noises of the war.
Baudelaire has closed his hamburger stand
on the Haight.
He doesn’t like going to danse at the Fillmore any longer
he looks like a bewildered man
he speaks with riddles
and his words get lost in the wind.
Ordinary pedestrians walk by
without seeing him
ripped in a time crease.
What do you want me to say ?
I’m in a deep blues, too
I’m sapped by loneliness
disdain and hassles
I can’t help it
and I’m looking a last time for the key
that will open the tomb
at the bottom of which you’ve learnt
all the secrets
that ravens know
I need it.
 
(Traduit par Eric Dejaeger)

 

 

 

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