14/10/2014

Frère corbeau

                                                                                                                                                       Photo Philippe Laisné


Je cherche un roi qui roule chaque matin dans la neige fraîche.
Je cherche un roi qui vole, glisse, s’abandonne
Et ne s’essouffle pas,
Qui vit parmi les morts en plein vent, parle aux vivants
Et prend toute sa place,
Qui se pose sur tant d’arbres où il n’habitera jamais.
Je cherche de dernier roi pauvre, œil ébloui, éclat de rires
Et cœur profond
Dans le vent froid entre les tours de la ville.

Souffle, goûte l’heure et passe.
Souffle et laisse le bon temps rouler.

Allégresse.
Les sirènes mugissent.
C’est quoi sa vie ?
Pas de bavardages.
Il ne porte jamais de tenue de soirée.
Il ne sort jamais couvert de médailles.
Et le téléphone ne sonne jamais sur son arbre, sacré veinard.
Et jamais rien d’autre à faire
Qu’à tourner là-haut dans le ciel.

Souffle, goûte l’heure et passe.
Souffle et laisse le bon temps rouler.



(Bruno Sourdin, Hazel, Éditions Les Deux-Siciles, 2005)


Retrouvez les photos de Philippe Laisné sur son blog, Chasseur d'images. La faune, la flore et les hommes à travers l'objectif. 



1 commentaire:

  1. Un jour d'hiver brumeux, dans la région de Caen, je suis tombé sur cage en plein vent, posé au milieu de pâtures, qui renfermait quatre ou cinq corbeaux. Cette cage faisait la grandeur d'une cabine téléphonique et servait d'appât aux autres corbeaux que des chasseurs abattaient. Je suis retourné à la nuit tombante sur les lieux et j'ai libéré les corbeaux. Une autre fois, le même genre de piège se trouvait posé dans les herbus de la baie du Mont-Saint-Michel. Une cage,plus petite, posée sur le sol, un corbeau, puis plus loin, la même chose. Cette fois il s’agissait de piéger des ragondins avec les oiseaux comme appât. J'ai libéré les deux corbeaux et détruit les cages. J'ai bien failli prendre une décharge de plombs car le propriétaire est venu armé , pour faire régner sa loi. Je m'en suis tiré avec une bonne engueulade et des menaces pour la prochaine fois. Tout ça pour dire que je préfère les oiseaux en liberté, même les corbeaux si décriés.
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